Maumere. Un peu de snorkelling, des belles ballades en scoot' pour rejoindre les plages et villages du sud... Les plages de sable noir sont sauvages, désertes, les vagues s'y éclatent en d'impressionnants rouleaux, quel plaisir d'arpenter cette île, bien différente encore des précédentes. Tout le monde nous salue, nous sourie, partout...Nous sommes allés jusqu'à Sikka, un petit village niché en bord de mer. Personne ne se baigne ici, les Catholiques a Florès ont peur de l'eau, nous a t on dit. Nous on ne se fait pas prier, il fait si chaud!!! Nous avons visité l'église, envahie de la musique des vagues, et mangé avec des locaux bien sympas. Les femmes tissent des ikats, tissus traditionnels en fibres de coton, tandis que les hommes assument une apparente tendance a la paresse... Quelques pêcheurs tout de même... Quelques uns parlent un peu d'anglais, la majorité pas du tout.


Un petit mot quand même à propos des tisserandes de ce village. Elles te serrent dans une allée ou toutes exposent leurs ikats. Elles vendent la même chose, mais il faut voir comment elles te sautent dessus, toutes dans le même temps! Tu ne peux rien regarder sans qu'elles le déplie en te répétant "indigo, indigo", elles sont en concurrence, la tension est terrible, les yeux féroces. Une dizaine de femmes s'est plantée là , attendant le denouement de cette scene ahurissante. Fatalement, nous étions mal à l'aise, et elles continuent, la guerre est ouverte, tu te sens piégé, contraint d'acheter, mais a qui??

Nous avions vécu une scène similaire a l'aéroport de Maumere, ou les taxi drivers nous attendaient, retenus derrière une grille. Indescriptible accueil ou la lutte se joue à l'arraché, on s'est retrouvés au milieu de la horde, ils essaient de t'arracher ton sac, viens avec moi, un gorille est intervenu, les poussant comme des animaux, violemment....La tu choisis un gars, et pars avec lui, vite...!

Dans les deux cas, une fois la transaction close, l'enjeu retombé, la pression disparaît, et les tisserandes comme les taxis retrouvent bonne humeur et capacité d'echange... Mais il faut le vivre pour le croire, franchement!! Dans le cas des taxis, la somme en jeu était d'environ 5 euros.


De Maumere on a quitté la côte et sommes partis pour Moni, un village de montagne. La route dans un petit bemo ( les transports locaux, des genres de petits vans), musique a fond, et hélas, pas vraiment du Schubert ( ni du Count Basie Stef😉).... .mais les paysages a Florès sont spectaculaires! Des montagnes couvertes de jungle, des volcans, des points de vues sur la mer et des criques sinueuses, ca vaut bien deux heures de techno pourrie...

A Moni nous avons été accueillis chez Lopez, un local, version jamaïcaine, cheveux crépus, plus black qu'asiatique. Contrairement au Laos ou au Cambodge, il y a du métissage ici. Nous ne connaissons pas suffisamment l'Histoire du pays, mais les faciès sont variés ca c'est sûr. Moni est ainsi très rasta, et l'on croise des dreads Mans imprégnés de reggae, ca joue, ca chante...Super accueil, façon homestay, on a même donné la main a la pâte pour la cuisine, et croyez nous, après quatre mois les pieds sous la table ca fait du bien d'eplucher quelques échalotes😉

Une première journée à visiter cascades, rizières et sources chaudes avant de se retrouver autour d'un bon repas, avec Lopez, ses amis et deux couples de voyageurs, allemands et québécois. Ah, les quebequois et leur parler, on adore😃

Lopez parlant bien l'Anglais a pu nous parler de son île, de son village, de la vie rudimentaire de ses habitants...Il confirme volontiers notre impression que les femmes travaillent beaucoup plus, les hommes préférant d'apres lui se contenter de boire du café en regardant passer scooters et bemos...Attachement à une vie simplissime, paresse, manque d'éducation, exploitation féroce des chinois qui ont effondré l'économie locale...Lopez semble ne pas comprendre comment les locaux en arrivent a ne même plus cultiver de jardin sur une terre ou tout pousse comme du chiendent...Toujours est il que les habitants de Moni vivent dans des cabanes rudimentaires aux toits de tôle et développent relativement peu de choses. L'école coûte cher et de nombreux enfants n'y vont guère, l'accès aux soins est très compliqué...Et si de nombreux visages ont le sourire facile, d'autres semblent marqués par la dureté de vies de dénuement. Les vieux, notamment, qui marchent pieds nus, la peau cramée par le soleil, les dents parfois pourries par le bétel, qui fait la bouche affreusement rouge...

Personne ne paie de loyer ici, et l'on peut vivre sans presque d'argent. Les rizières réclament que l'on plante le riz, et puis on est peinard pendant trois mois jusqu'à la récolte ( surveiller l'irrigation quand même). Ajoutez à cela une vache que l'on vendra prochainement, et qui ne réclame aucun entretien particulier, vous obtenez...un habitant de Moni😉

Il y a pourtant des richesses ici, de la vanille, des noix de cajous, du café, mais d'apres notre hôte les chinois ont effondré les prix, et les locaux ne voient plus grand intérêt à s'echiner pour une misère...Le capitalisme et sa logique de profit semble atteindre des sommets avec les chinois, qui sont apparemment haïs dans ces contrées.

Nous on a passer du bon temps a Moni en tous cas. Malgré l'arac (alcool de palme, very strong) bu la veille avec notre hôte, on s'est levés a 4 heures pour rejoindre le sommet du Kelimutu, un volcan qui porte trois lacs aux eaux turquoises en son cratère. Lever de soleil sur les montagnes, la mer au loin...

Et puis nous partimes, direction Bajawa, un autre bled de montagnes a quelques heures de là. Six heures de routes, des virages non-stop un chauffeur fan d'Ayrton Sena, un pneu crevé, une campagne splendide que rien ne defigure, un tronçon de côte, Florès dans toute sa splendeur!

Et nous voilà à Bajawa...


C'est la semaine sainte dans l'est de l'ile, et des milliers de personnes vont se rassembler en pardons, chemins de croix...ils vont allumer des milliers de bougies dans la mer aussi...Nous n'y serons pas...La ferveur est tout aussi intense que chez les hindous, les muslims ou les bouddhistes... Nous apprenons d'ailleurs que le confucianisme est également religion officielle en Indonésie. Comme disait Coluche, mais jusqu'où s'arreteront-ils??

A Bajawa nous sommes chez les Ngada. 60000 Ngada vivent sur les hauts plateaux de Bajawa. Eux mêlent christianisme et animisme, et vénèrent le dieu Gae Dewa. On n'est plus à cela près😂


Au passage on a les billets d'avion pour Labuanbajo, ce qui veut dire qu'on va aller à Komodo😃😃😃 Ca nous tenait a coeur, on est ravis! Tortues, raies mantas, et varans de komodo nous voilà!!


Bises à tous, en espérant que le printemps rapporte un peu de chaleur dans nos contrées...